dimanche 23 décembre 2018

Exclusion et hospitalité

2 spectacles à jouer à domicile, indépendants l'un de l'autre, sur les thèmes de l'exclusion et de l'hospitalité :

Pelote (1 comédien) > en savoir plus. En diffusion en mars 2019 autour d'Illzach (68), mise en scène Thomas Ress, Espace 110 (tél : 03 89 52 18 81)

Un petit Noyau bien sympathique (2 comédien.ne.s) > en savoir plus. En création en janvier 2019 à Ermont (95), mise en scène Olivier David, Cie Fond de Scène (tél : 06 73 17 40 04)

N'hésitez pas à contacter les structures si vous êtes intéressé.e.s pour accueillir ces spectacles.
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jeudi 1 novembre 2018

La "der des ders" ?

 J'ai conçu "En pure Perte" avec l'idée de mieux faire connaître aux Français la culture allemande, et tout d'abord la pensée romantique, de Kleist à Rilke, en passant par Büchner.

A l'heure des "commémorations", cent ans après la boucherie de 1914-18, cela me semblait à la fois plus nécessaire et plus original que de proposer un énième spectacle sur les tranchées et la vie des poilus.

Par ailleurs, les thèmes véhiculés par les auteurs du XIXème siècle, et notamment la thématique de la perte, me semblaient avoir leur mot à dire dans la société contemporaine, avec une acuité accrue.

"Il nous faut, dans la nuit, lancer des passerelles", disait Antoine de Saint-Exupéry. Cette passerelle tendue d'une rive du Rhin à l'autre, c'est "En pure Perte", c'est donc ce seul-en-scène d'à peine une heure que je joue aussi bien dans des théâtres, que, à ce jour, des appartements, des maisons, un bar à vins, un hôpital, une crêperie, un musée, des médiathèques, des lycées...

Je l'ai démarré à l'automne 2014, cent ans - à quelques mois près - après le déclenchement de la Grande Guerre, je l'ai joué plus de soixante fois. Je le jouerai le 10 novembre à la Manekine de Pont Sainte-Maxence, la veille de la commémoration de l'Armistice. Peut-être sera-ce la dernière représentation, la "der des ders"...
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> lire un article en ligne de Ruggiero del Ponte
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mardi 9 octobre 2018

Arseniev

Vladimir Arseniev, officier-topographe de l'armée impériale, naît en 1872. Explorateur, il met par écrit ses relevés topographiques, des données sur la nature qui l'entoure, des éléments d'ethnographie, mais aussi ses impressions. Son ouvrage le plus connu (en tout, il y en a une cinquantaine !) concerne les missions qu'il a faites, en compagnie du gold Dersou, de la tribu Ouzala, dans l'Oussouri (au-dessus de Vladivostok, entre la frontière chinoise et la mer du Japon).
C'est en grande partie grâce au cinéaste japonais Akira Kurosawa, qui a adapté en 1975 le récit d'Arseniev au cinéma (Dersou Ouzala), que l'officier-topographe est passé à la postérité.
Après la guerre civile, le régime stalinien l'a accusé d'intelligence avec l'ennemi (en l'occurence du Japon), ou de "nostalgie tsariste"... Arseniev voit une grande partie de ses archives saccagée et brûlée. Il est alors en expédition et reste caché dans les espaces immenses qu'il étudiait. C'est ainsi qu'il échappe à ses poursuivants... mais pas au froid, qui sera finalement la cause de sa mort. Sa femme quant à elle est arrêtée et exécutée en 1937, et leur fille est déportée en camp d'internement.
"En attendant Dersou", aujourd'hui, est un livre édité avec des photos de François Louchet chez FL Editions, et un spectacle seul-en-scène, mis en scène par Lorena Felei (compagnie du Souffle 14).

vendredi 5 octobre 2018

Deux spectacles en résonance

Les 3 dimanches d'exploitation de "Invitation au voyage - une trilogie contée", ce seront 2 spectacles qui seront joués, de 17h à 19h30 (avec entracte). Cela permettra une mise en résonance des auteurs et des textes.

Dimanche 7 octobre, En pure Perte est suivi de Juby : présences invisibles, nostalgie du paradis perdu de l'enfance, sentinelles et champs de force... Une fois dépouillé de l'iconographie du petit Prince, le Saint-Exupéry de Lettre à un Otage et de Terre des Hommes semble bien proche, parfois, du Malte Laurids Brigge de Rilke ;

Dimanche 14 octobre, cap à l'est : c'est En attendant Dersou qui donne la réplique aux auteurs d'Europe centrale. La fascination de la nature à laquelle Dersou Ouzala sensibilise Vladimir Arseniev rappellera le très bel extrait du Lenz de Büchner, intégré dans En pure Perte ; on croisera aussi des ours dans les deux spectacles...

Dimanche 22 octobre enfin, place aux grandes étendues, au voyage extrême, à l'aventure, à l'expédition périlleuse où l'on manque de se perdre, que ce soit dans le désert de Juby ou la taïga de En attendant Dersou.

RV au Local, 18 rue de l'Orillon 75011 Paris (M° Goncourt ou Belleville)
Infos et résas : tél 01 46 36 11 89
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mercredi 22 août 2018

Paul et Dersou en Normandie

Première quinzaine d'août, deux spectacles mis en scène par Lorena Felei et produits par la Compagnie du Souffle 14 se sont joués à Honfleur et Grestain. Retour en images :
"En attendant Dersou", photo (c) François Louchet

"En attendant Dersou", photo (c) François Louchet

"Le jeune Homme Paul", photo (c) François Louchet

"Le jeune Homme Paul", photo (c) François Louchet

"Le jeune Homme Paul", photo (c) François Louchet
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> en savoir plus sur Le jeune Homme Paul
> télécharger le programme des 4 "seul-en-scène"
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jeudi 26 juillet 2018

Dersou en Normandie

photo (c) François Louchet
Prochaine représentation de "En attendant Dersou" (mise en scène Lorena Felei, compagnie de Souffle 14), ce sera... le 9 août, jour de la Saint-Amour (ça tombe bien, l'Amour est un fleuve russe !), à Honfleur, dans le Calvados, en plein air...

Si vous êtes intéressé.e.s, me contacter via ce blog ou via mon site, onglet contact - afin d'avoir le lieu exact, l'horaire et le tarif.

photo (c) François Louchet
Et si vous êtes intéressé.e.s pour accueillir une représentation chez vous à partir de septembre, même procédure !

Le texte quant à lui est édité chez FL Editions > en savoir plus

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lundi 2 juillet 2018

Re-veilleurs

13 ans après ma création des Veilleurs de Jour (Strasbourg, Oullins, Dijon, Nancy, Colmar, Fontainebleau, Béthoncourt, Ludwigshaffen, Les Ulis, Suresnes, Saint-Louis, Lunéville), quelle joie de savoir que la nouvelle génération s'en empare ! Le 22 juin au Théâtre de l'Ephémère du Mans, Aglaé Bondon met en scène deux de ses acolytes du cycle 3 du Conservatoire pour en proposer sa version. Quelques images (signées Lou Brouard)






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mardi 5 juin 2018

A l'est, du nouveau !

Deux créations en Alsace et Lorraine :

- L'une qui vient d'éclore, suite à une commande de texte, l'an passé, par les compagnies strasbourgeoises L'Atelier mobile et 13orib : il s'agit d'une adaptation d'Aucassin et Nicolette pour marionnettes et musiciens, pouvant se décliner aussi bien en salle qu'en rue, et accessible au jeune public. Après une sortie de résidence dans la Meuse, au Ccouac d'Ecurey, c'est à Laquenexy, à l'occasion des journées des jardins, que la première a eu lieu, le 2 juin après-midi, avec toute la troupe de Vanessa Rivelaygue. Tournée à venir, été et automne en Alsace: 13-14 juillet à Mulhouse, 10-12 août à Strasbourg, 17-18 novembre à Illzach... Et ça s'appelle ? Nicolette et Aucassin, Histoire d'amour (en mieux) > en savoir plus ;

- Reprise, en septembre, de Parade nuptiale par le Théâtre de la Roële de Villers-les-Nancy ;

- Et c'est parti pour un nouveau spectacle mis en scène par Stéphane Colin en Meurthe-et-Moselle. Après le succès de sa tournée de Sweet Summer Sweat dans le Grand Est, c'est cette fois un seul-en-scène qu'il interprétera. Le texte est écrit, les répétitions vont commencer... Rendez-vous au printemps 2019 pour la création.

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jeudi 19 avril 2018

20 ans après... Claudel !

J'avais créé, en 1995 à Paris, sous la direction d'André de Baecque, un monologue autour de la jeunesse de Paul Claudel (de Louis le Grand à Fou-Tchéou, de Tête d'Or à Partage de Midi), qui s'était joué à l'Aktéon Théâtre puis au Théâtre des Cinq Diamants.

A l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance de l'écrivain-diplomate et sur la proposition de Nicolas Wapler, de l'Abbaye de Grestain dans le Calvados, un peu plus de vingt ans après, je reprends ce spectacle.

C'est la metteur en scène Lorena Felei, de la Compagnie du Souffle 14, une complice de longue date, qui a accepté de m'aider à retrouver mes marques de jeunesse et à revivifier, réinventer ce parcours en 7 étapes de la vie et de l'oeuvre de Paul Claudel, entre 1884 et 1904. Peu à peu les mots reprennent corps, les respirations reprennent souffle, les gestes retrouvent leur trajectoire...

Cette reprise poursuit les expériences de "seul-en-scène" à jouer partout, commencé avec En pure Perte, poursuivi avec Juby et En attendant Dersou.

Le spectacle sera créé à l'Abbaye de Grestain le samedi 11 août 2018 à 20h30 et se jouera également le dimanche 12 août à 19h. Vous pouvez d'ores et déjà réserver vos places. Le spectacle, quant à lui, est ensuite disponible en tournée.

> télécharger dossier
> lire article de presse
> toutes les infos sur le festival de Grestain
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mercredi 11 avril 2018

Un spectacle à ne pas manquer

Sort du lot des spectacles de ces derniers temps - ceux qu'on a l'impression d'avoir déjà vus cent fois, ceux qui réinventent l'eau chaude en permanence, ceux qui s'auto-proclament "engagés" et qui ne font que gravir des taupinières, ceux qui se croient drôles et qui n'amusent qu'eux... Sort du lot, donc, en ce début d'année 2018, la nouvelle création de la Compagnie L'Echappée : Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri (éditions Théâtrales), traduit par Suzanne Burstein. Mise en scène : Didier Perrier, avec Mélanie Faye, Gauthier Lefèvre, Thibaut Mahiet et Laurent Nouzille (> distribution complète).

Avec ce petit bijou d'1h15 seulement, la compagnie L'Echappée nous prouve que le théâtre est plus intéressant, plus vrai et plus complexe, pour s'emparer d'un sujet d'actualité, que les médias. Que le tragique et le comique peuvent cohabiter grâce à la vivacité, faite de liberté et de rigueur, du jeu des acteurs. Que la vidéo est, effectivement, un outil qui a toute sa place sur une scène de théâtre. Que le théâtre est d'abord au service d'une fable, mais que celle-ci peut avancer masquée.

Un spectacle qui se construit à la manière d'un Rubik's Cube, de face, de profil, de dessus, sans qu'on sache jamais ce qui se passera la minute suivante, dans un tourbillon de combinaisons et de pistes d'histoires, mêlant subjectivité (celle des personnages et celle des médias) et objectivité (celle du plateau), jusqu'à un monologue final à vous couper le souffle. Du grand art.

Prochaines dates : Laon et Saint-Quentin (Aisne)
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lundi 26 février 2018

Dédicaces

A l'occasion de la sortie de En attendant Dersou chez FL éditions, 3 séances de signature à venir :

- le dimanche 18 mars de 16h à 18h au Salon du Livre de Paris, Porte de Versailles, stand F31, Livres en Normandie, en présence du photographe François Louchet

- le dimanche 1er avril à 16h30 à la médiathèque Françoise Sagan d'Equemauville (Calvados), en présence du photographe François Louchet ;

- le samedi 14 avril de 17h à 19h à la librairie Le Verbe et l'Objet de Senlis (Oise).
> en savoir plus sur le livre (extraits, photos, revue de presse...)
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dimanche 18 février 2018

Alceste - Philinte, Le Misanthrope, Molière

 ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE

PHILINTE, ALCESTE.
PHILINTE
Qu’est-ce donc ? Qu’avez-vous ?

ALCESTE
Laissez-moi, je vous prie.

PHILINTE
Mais, encor, dites-moi, quelle bizarrerie...

ALCESTE
Laissez-moi là, vous dis-je, et courez vous cacher.

PHILINTE
Mais on entend les gens, au moins, sans se fâcher.

ALCESTE
Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre.

PHILINTE
Dans vos brusques chagrins, je ne puis vous comprendre ;
Et quoique amis, enfin, je suis tous des premiers...

ALCESTE
Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers.
J’ai fait jusques ici, profession de l’être ;
10 Mais après ce qu’en vous, je viens de voir paraître,
Je vous déclare net, que je ne le suis plus,
Et ne veux nulle place en des cœurs corrompus.

PHILINTE
Je suis, donc, bien coupable, Alceste, à votre compte ?

ALCESTE
Allez, vous devriez mourir de pure honte,
15 Une telle action ne saurait s’excuser,
Et tout homme d’honneur s’en doit scandaliser.
Je vous vois accabler un homme de caresses,
Et témoigner, pour lui, les dernières tendresses ;
De protestations, d’offres, et de serments,
20 Vous chargez la fureur de vos embrassements :
Et quand je vous demande après, quel est cet homme,
À peine pouvez-vous dire comme il se nomme,
Votre chaleur, pour lui, tombe en vous séparant,
Et vous me le traitez, à moi, d’indifférent.
25 Morbleu, c’est une chose indigne, lâche, infâme,
De s’abaisser ainsi, jusqu’à trahir son âme :
Et si, par un malheur, j’en avais fait autant,
Je m’irais, de regret, pendre tout à l’instant.

PHILINTE
Je ne vois pas, pour moi, que le cas soit pendable ;
30 Et je vous supplierai d’avoir pour agréable,
Que je me fasse un peu, grâce sur votre arrêt,
Et ne me pende pas, pour cela, s’il vous plaît.

ALCESTE
Que la plaisanterie est de mauvaise grâce !

PHILINTE
Mais, sérieusement, que voulez-vous qu’on fasse ?

ALCESTE
35 Je veux qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur,
On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

PHILINTE
Lorsqu’un homme vous vient embrasser avec joie,
Il faut bien le payer de la même monnoie,
Répondre, comme on peut, à ses empressements,
40 Et rendre offre pour offre, et serments pour serments.

ALCESTE
Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode
Qu’affectent la plupart de vos gens à la mode ;
Et je ne hais rien tant, que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations,
45 Ces affables donneurs d’embrassades frivoles,
Ces obligeants diseurs d’inutiles paroles,
Qui de civilités, avec tous, font combat,
Et traitent du même air, l’honnête homme, et le fat.
Quel avantage a-t-on qu’un homme vous caresse,
50 Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous, un éloge éclatant,
Lorsque au premier faquin, il court en faire autant ?
Non, non, il n’est point d’âme un peu bien située,
Qui veuille d’une estime, ainsi, prostituée ;
55 Et la plus glorieuse a des régals peu chers,
Dès qu’on voit qu’on nous mêle avec tout l’univers :
Sur quelque préférence, une estime se fonde,
Et c’est n’estimer rien, qu’estimer tout le monde.
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,
60 Morbleu, vous n’êtes pas pour être de mes gens ;
Je refuse d’un cœur la vaste complaisance,
Qui ne fait de mérite aucune différence :
Je veux qu’on me distingue, et pour le trancher net,
L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait.

PHILINTE
65 Mais quand on est du monde, il faut bien que l’on rende
Quelques dehors civils, que l’usage demande.

ALCESTE
Non, vous dis-je, on devrait châtier, sans pitié,
Ce commerce honteux de semblants d’amitié :
Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre,
70 Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ;
Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments
Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.
.../...
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lundi 29 janvier 2018

Retour sur... Foujita

En novembre, j'ai été invité par la compagnie Le Facteur Théâtre, à l'occasion de son festival d'écriture théâtrale contemporaine "L'Eté en automne", à visiter l'exposition consacrée au peintre Fujita (ou "Foujita", à la française), au Cellier de Reims.

Cet artiste de la bohème montparnassienne de l'entre-deux-guerres, d'origine japonaise, surtout connu pour ses portraits de femmes et de chats, a su réaliser la rencontre de la tradition picturale orientaliste et du réalisme expressionniste européen.

Marqué par un épisode de son enfance, j'ai écrit une petite pièce, sous le forme d'un dialogue entre le jeune Tsuguharu Fujita et son père, alors médecin-général de l'Armée impériale.
En savoir plus > Fondation Foujita
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