samedi 25 avril 2020

Brèches déconfinées

On m'apprend qu'une version numérique de mon recueil de nouvelles Brèches, épuisé depuis 3 ou 4 ans, existe.

Il se procure en allant sur la plupart des plateformes de livres digitaux, ou en cliquant sur ce lien.

Nul doute que mes recueils de courts textes poétiques Carnets extimes et Partage des Eaux, initialement publiés chez le même éditeur (Eclats d'Encre), peuvent également être téléchargés selon le même procédé.

Pour ce qui est de la version livre papier, il m'en reste quelques exemplaires, vous pouvez prendre contact avec moi via mon site pour un envoi postal.
> article précédent
> article suivant

jeudi 16 avril 2020

Soutenir la chaîne du livre

En cette période de confinement, les librairies ont dû fermer - alors même qu'on dispose, a priori, d'un temps privilégié pour s'adonner aux délices de la lecture.

La chaîne du livre (qui va de l'auteur et de l'illustrateur jusqu'au libraire en passant par l'éditeur) risque  gros, puisque c'est un secteur déjà fragile en temps "normal".

Que faire concrètement pour aider et soutenir ?

- Vérifier que votre librairie de proximité n'a pas mis en place un service de commande-livraison. Celui-ci peut-être de plusieurs sortes : à domicile ou dans un magasin proche resté ouvert, de type épicerie ou pharmacie. Vous pourrez alors commander vos livres par mail ou téléphone, avec un système de télé-paiement. Pour savoir ce que propose votre librairie de proximité, vous pouvez aller sur son site internet, ou sur sa page Facebook, ou lui téléphoner, ou passer devant et voir si un mot est affiché sur la porte ;

- Si ce service n'est pas proposé par votre libraire préféré, vous pouvez contacter directement l'éditeur de l'ouvrage que vous voulez acquérir. La plupart des éditeurs ont un site internet. Ils vous enverront le livre choisi par voie postale, généralement sans frais de port.

En procédant ainsi, vous contribuez à ce que libraires, éditeurs, auteurs et illustrateurs ne pâtissent pas trop de ces longues semaines où tout s'est figé. Merci pour eux, merci pour nous.
> bibliographie
> article précédent
> article suivant

mardi 14 avril 2020

Ecrire pour la radio

des syllabes – des silences : l’oreille
         Par rapport aux autres écritures que je pratique (nouvelles, théâtre), l’écriture radiophonique est par définition toute entière contenue dans l’oralité : on s’adresse à des aveugles. Des sons, des lettres, des consonnes, voyelles, syllabes... L’acteur ne bouge pas et l'auditeur ne voit pas, le voilà, peut-être, confiné dans l'obscur, comme un fœtus, ou comme un mort. C’est à ces états de conscience là aussi qu’on s’adresse, il faut en être conscient.

Un bonheur de travailler les rythmes, les assonances, les silences… A deux reprises (La Note blanche, Et qu'on les asseye au Rang des Princes, pour France Culture) j’ai voulu pousser dans ce sens, en écrivant une partition double – un texte sur deux colonnes, simultanées. C’était très précis, à quelques secondes près tout était calculé. Mais vu le temps imparti aux répétitions, cette précision n’a pu être digérée par la réalisation, les conditions de production n'étant plus ce qu'elles furent à un glorieux âge d'or... Dommage. C’est une petite frustration d'entendre ses angles arrondis, ses crêtes érodées, ses détails approximés...

Et un appel aussi à prendre en compte cette nécessité, finalement, de ne pas être trop précis, de ne pas faire de la dentelle. Même si on voudrait bien. Les fictions qui ont le mieux fonctionné (Lisolo, Dédicace, Sténopé) c’est paradoxalement celles dont j’avais le moins travaillé le matériau écriture.

des motifs – des espaces : l’oeil
         La connexion avec le réalisateur, bien sûr, est essentielle. Parfois on a le sentiment qu’on a été compris, que le réalisateur a fait l’effort d’un déplacement vers le texte, vers l’auteur, on s’est parlé, on s’est vu, ça a pris un peu de temps à l’un comme à l’autre, mais de toute évidence ça vaut le coup : à l’écoute du texte à l’antenne, j’ai eu le sentiment que même si tout n’était pas là, même s’il y avait des approximations, des réinterprétations, les raisons qui m’ont poussé à écrire ce texte – les motifs du texte, dans la double acception du terme – passent les ondes (je pense notamment à Babel ma belle, à La Goule-aux-fées...).

Parfois au contraire, un sentiment de gâchis : le texte a été choisi et réalisé avec désinvolture. Et ça aussi, ça passe les ondes.

Un bon critère pour moi à l’écoute d’une de mes fictions, outre celui des motifs que je viens d’évoquer, est la spatialisation : les espaces, les volumes, les distances suscités par l’écoute de la pièce sont ou ne sont pas ceux que je pressentais en l’écrivant. Les images, les lumières, les ombres sont ou ne sont pas celles que j’imaginais… A partir d’un matériau sonore, le décodage visuel que j’en fais me fait reconnaître – ou non – mon texte. Là-dessus, l'expérience du documentaire sonore, telle que je l'ai vécue avec A Vau l'Eau, a été déterminante.