mercredi 8 décembre 2021

Petites formes tout terrain à l'heure du covid

Mes petites formes théâtrales contées tout terrain continuent à se jouer en mode nomade... Si jouer en médiathèque ou à domicile devient plus compliqué, les établissements scolaires continuent quant à eux à recevoir des spectacles entre leurs murs. A Signé Kiko, destiné aux classes de cycle 2 (6-9 ans), qui tourne depuis un an environ, vient donc s'ajouter Les Murmures de Haute-Claire, en version kamishibaï, pour les cycle 3 (9-12 ans)

Quant aux ados-adultes : j'ai cessé de tourner En pure Perte, après 7 années de bons et loyaux services et près de 80 représentations. Continuent à être disponibles au catalogue : Juby, Le jeune Homme Paul et En attendant Dersou.

Pour rappel, ces petites formes d'une durée comprise entre 30 minutes et 1 heure peuvent se jouer absolument partout. Seules conditions : un environnement silencieux et au moins vingt spectateurs. N'hésitez pas à me contacter via mon site pour toute information complémentaire.

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mardi 26 octobre 2021

A la recherche d'Edmond Albius

Ca y est ! Après un compagnonnage auteur-compagnie qui a connu un calendrier de résidences et de création un peu chamboulé par les reports liés aux différents confinements, couvre-feux etc..., le projet aboutit ! Le parfum d'Edmond, c'est un album jeunesse illustré, et un spectacle jeune public créé par la Cie Baba Sifon, construits autour de la figure d'Edmond Albius.

Les premières représentations réunionnaises du Parfum d'Edmond :

Du 30 octobre au 2 novembre au Théâtre Luc Donat du Tampon,

- le 5 novembre salle Georges Brassens aux Avirons,

- du 10 au 12 novembre au Théâtre Vladimir Canter de Saint-Denis,

- le 8 décembre au Centre culturel Lucet Langenier de Saint-Pierre,

- les 10 et 11 décembre au Séchoir à Piton Saint-Leu.

Production Cie Baba Sifon, mise en scène Bénédicte Guichardon, avec Chloé Lavaud-Almar et Léone Louis.

Quant au livre, il sort chez Zébulo Editions sous forme d'un très bel album jeunesse illustré, accompagné de ressources pédagogiques de grande qualité

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jeudi 21 octobre 2021

Saint-Ex chez Jean Renoir

Le samedi 13 novembre au soir, je jouerai Juby à l'Espace Jean Renoir de Bourron-Marlotte (77), dans le cadre de la fête du livre jeunesse, faisant se rencontrer Saint-Exupéry et Renoir, le cinéaste qui a vécu quelques années dans ce village du Gâtinais - et a donné son nom à l'espace culturel.

Ce n'est pas la première fois que ces deux-là se rencontrent, comme en témoignent les archives de l'INA proposées ci-dessous :

Terre des Hommes avait bouleversé Renoir au point qu'il avait pensé en faire un film. Vol de Nuit également, dont il semblerait que l'épisode du cobra dans le jardin lui ait inspiré la fameuse scène du serpent dans son chef d'oeuvre Le Fleuve.

Ce projet d'un film scénarisé par St Ex et qu'aurait tourné Renoir n'a pas abouti, hélas... Juby les fera se rencontrer à nouveau, brièvement.

A visionner, donc, ces deux interviews dans lesquelles Renoir explique dans quelles conditions il a rencontré St Exupéry, ainsi que leurs projets :



Pour en savoir plus, on lira avantageusement cet ouvrage paru chez Gallimard, présenté par Frédéric d'Agay > cliquer ici.

Rendez-vous samedi 13 novembre en soirée à l'Espace Jean Renoir de Bourron-Marlotte, donc, en compagnie d'Antoine de Saint-Exupéry ! Réservation conseillée.

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lundi 18 octobre 2021

Liturgie des heures

 A ne pas manquer si le spectacle passe près de chez vous : Ma Forêt fantôme, par la compagnie de l'Arcade. Texte Denis Lachaud, mise en scène Vincent Dussard.

Deux trajectoires de vie se croisent ici, deux combats, deux descentes, deux dégénérescences, l'une liée à la maladie d'Alzheimer, l'autre au VIH. Ces trajectoires sont prises en charge par les aimants, les aidants, dont on suit aussi, sur vingt ans, les trajectoires...

Sur le plateau, un carré, qui tient autant du ring que du salon - ou du carré de jardin : un périmètre-laboratoire où toutes ces trajectoires s'inscrivent magnifiquement - comme elles s'inscrivent graphiquement, en contre-jour, sur le cyclo tendu en fond de scène. Topographie des destinées.

Au centre, une chaise surplombée d'un lustre monumental, épée de Damoclès comme ces maux qui vous tombent dessus sans crier gare. (Lumières, scénographie et costumes : Anthony Pastor et Rose-Marie Servenay)

Précision des déplacements chorégraphiés qui s'inscrivent dans l'espace scénique, précision des intentions entre jeu incarné et narration au public : à ce titre, les acteurs sont autant des personnages pris dans le tourbillon des maladies que des témoins, dans la droite ligne des spectacles vitéziens. Très belle distribution (Xavier Czapla, Sylvie Debrun, Guillaume Clausse, Patrick Larzille, Patrice Gallet) orchestrée par Vincent Dussard : il s'agit bien ici d'une liturgie pour célébrer les combattants et les fantômes.

La musique jouée en direct fait ressurgir, comme autant de madeleines de Proust, des airs des années 80 (Visage, Dépêche Mode, Bronski Beat...) et porte le spectacle résolument vers la vie, à l'image des fleurs qui parsèment le décor, à l'image aussi de la dernière image, saisissante, avant le noir final.

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samedi 25 septembre 2021

Reprendre la main

Le Soleil de Moses a eu l'heur et l'honneur de remporter le prix Kamari 2021. Ce prix, décerné par les jeunes élèves de 24 classes du département de la Loire (La Ricamarie, L'Horme, Montbrison, Roanne), est piloté par les centres culturels et théâtres desdites villes et le collectif Défriche. Il a d'abord consisté en une semaine de rencontres, en juin, qui a permis de faire connaissance et d'échanger autour de la pièce, de l'écriture, du théâtre - bref, de la vie.

Le texte est publié en septembre aux éditions Les Cygnes (ISBN n° 978-2-36944-366-7, 50 pages, 10 euros).

L'originalité du prix Kamari est qu'il consiste, en outre, en une invitation à ré-écrire, en lien avec le territoire : j'aurai donc le plaisir de retourner sur place, quelques semaines au cours de la saison 2021/22, pour une résidence de création.

Une résidence pour quoi faire ? Lors de la remise du prix, en juin, je me suis vu remettre un très beau livre sur les années Manufrance qui ont tant marqué l'histoire sociale, économique et culturelle du département, notamment autour de Saint-Etienne.

Après tous ces mois de distanciel, de Zoom, d'écrans, de Teams, de numérique, de WhatsApp, de clics, de Skype etc..., j'ai été touché par la beauté des objets, page après page. Beauté esthétique, beauté symbolique. Sophistication de leur fabrication, mais aussi de ce qu'ils révèlent : en amont, de la beauté du geste qui les a façonnés, et en aval, de leur utilisation, et de la vie qui va avec.

Cette réflexion aussi que m'a faite un enfant, tellement habitué aux écrans depuis quelque temps qu'il n'en revenait pas que j'écrive "pour de vrai", avec un crayon et du papier, que le spectacle soit "vivant", qu'il existe un métier appelé "libraire" qui consiste à vendre des livres à des gens qui les lisent...

Il ne s'agira pas, dans ce temps d'écriture sur le territoire de la Loire, ni de faire la promotion des vide-greniers dominicaux, ni d'appeler au boycott des imprimantes 3D, ni même de prôner le retour exclusif du jouet en bois. Mais bien plutôt, on l'aura compris, d'en revenir tout simplement à l'objet concret, qu'il soit artisanal ou manufacturé, à la sensation tactile, au geste créatif, au "présentiel" - puisque cet adjectif a maintenant fait florès -, au tangible.

Si Pérec s'amusait de voir l'accumulation des "choses" s'infiltrer dans la vie individuelle et collective de l'homo consumericus des années 60, il me semble que c'est aujourd'hui la saturation de l'image numérique qui nous éloigne de "la vie mode d'emploi".

Partir à la recherche d'objets d'aujourd'hui, singuliers, curieux, nécessaires ou inutiles, esthétiques ou burlesques, inattendus. Rencontrer ceux qui les font, pour la beauté de leur geste. Dresser une sorte de nouveau catalogue Manufrance, mais à hauteur d'enfance. Et dans lequel on aurait remplacé les photos par des mots qui ouvriraient le champ du sensible :

Peut-être, oui, que ce serait un catalogue poétique de choses et d'autres, pour "reprendre la main". Un cabinet du curiosités. Une petite manufacture à inventer pour aujourd'hui. Une chanson de gestes. A destination du jeune public. Qu'on imprimerait sur place, idéalement.

"A force de voir les choses, on ne les regarde plus", disait déjà Francis Ponge dans Le Parti-pris des Choses. Alors regardons.

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lundi 30 août 2021

Paroles et musiques

Malgré l'année compliquée que nous avons traversée en 2020/21 que nous avons eue, entre confinements, présentiel/distanciel etc., un petit extrait musical des ateliers d'écriture menés avec les jeunes du lycée agricole de Beauvais à écouter ici :

https://soundcloud.com/la-sacd/raconte-moi-ta-vie-beauvais

Merci à tous les partenaires !

Pour en savoir plus sur cette aventure : clic ici

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vendredi 23 juillet 2021

Une nouvelle pièce jeune public dès 8 ans

Le Soleil de Moses  va être publiée en septembre. En attendant, elle a d'ores et déjà remporté le prix Kamari 2021 (> presse), le prix EAT Jeunesse 2021, et est choisie par la Maison du Théâtre d'Amiens pour la sélection Text'Enjeux 2021/22.

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> Laurent Contamin

samedi 12 juin 2021

Spectacles disponibles en tournée 2021/22/23

Qu'est-ce qui tourne en ce moment et les saisons prochaines ?

Ados - adultes :

- Tant que nos coeurs flamboient, texte & mise en scène Laurent Contamin > plus

- Le jeune Homme Paul, d'après Paul Claudel, mise en scène Lorena Felei > plus

- En attendant Dersou, texte Laurent Contamin, mise en scène Lorena Felei > plus

Sweet Summer Sweat, Cie BB&BB, mise en scène Christophe Toublanc

- Juby, d'après Antoine de St Exupéry, mise en scène Laurent Contamin > plus

- En pure Perte, d'après Kleist, Rilke, Büchner > plus



Théâtre de plein air :

- Nicolette et Aucassin, histoire d'amour (en mieux), L'Atelier mobile > plus

- Cantique aquatique , mise en scène Marja Nykänen > plus



Théâtre musical :

- Le Jardin, théâtre musical, texte Laurent Contamin, mise en scène Laure Gouget, Cie Cela Dit / Ensemble Almaviva > plus

- Fasse le ciel que nous devenions des enfants, texte Laurent Contamin, mise en scène Delphine Lalizout > plus


Jeune public :

- Le Parfum d'Edmond, texte Laurent Contamin, mise en scène Bénédicte Guichardon, Cie Baba Sifon > plus

- Le Soleil de Moses, texte Laurent Contamin, lecture-spectacle proposée par l'auteur et les étudiants du CRR d'Amiens

- Léon l'Enfant Noël, texte Laurent Contamin, mise en scène Lorena Felei, Cie Souffle 14 > plus

- Signé Kiko (dans les classes de cycle 2) > plus

Les Murmures de Haute-Claire (dans les classes de cycle 3) > plus

Le Jardin, mise en scène Elena Bosco, Cie La Robe à l'Envers > plus


En projet / recherche de production :

- Un Verger pour Mémoire > projet porté par Olivier David et Delphine Lalizout, création à Paris en février 2024

- Sweet Summer Sweat, Cie Cela Dit, mise en scène Laure Gouget > en savoir plus

- Lumingu, Cie Elikya, mise en scène Hubert Mahéla

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vendredi 4 juin 2021

Pourquoi Annick a-t-elle perdu le sourire ?

 Grande question qui se pose, dans le spectacle Signé Kiko : Annick a perdu le sourire. Mais pourquoi ? Des élèves de CP-CE1 de l'école de Brichebay de Senlis (60) ont planché sur la question après avoir vu le spectacle.  Merci à leur enseignante d'avoir recueilli leurs idées ! Voici leurs réponses :

Propositions des CP :

- Annick est triste parce qu’elle trouve qu’en octobre le jardin n’est pas beau. (Soann)

- Annick est triste parce qu’elle est seule. (Nina)

- Vincent ne lui a pas fait de cadeau. (Noah)

- Annick est triste parce qu’elle s’ennuie ou parce que les arbres ont perdu leurs feuilles. (Mathéa)

- Annick est triste parce qu’elle est toute seule. (James)

 

Propositions des CE1 :

- Annick est triste parce que le jardin est laid. (Leina)

- Annick est triste car elle a peur que Vincent ne l’aime pas. (Cali)

- Annick est triste car les animaux et Vincent sont partis. Il n’y a plus personne. (Aurelia)

- Annick est triste car Vincent lui a dit qu’il va y avoir de la brume. (Josselin)

- Annick est triste car elle voit les fleurs faner et les feuilles tomber. (Oscar)

- Annick est triste parce qu’elle croit que Vincent ne l’aime pas. (Thibault)

- Annick est triste car elle pense que Vincent n’est pas amoureux d’elle. (Yann)

- Annick est triste parce que quelqu’un lui a dit des choses méchantes. (Hugo)

- Annick est triste parce qu’elle est amoureuse de Vincent et elle ne sait pas comment le dire. (Manon)

- Annick est triste parce qu’elle est toute seule. (Audren)

- Annick est triste parce qu’elle a peur que Vincent ne fasse pas attention à elle. (Garance)
- Annick est triste parce qu’elle n’a personne avec elle. (Haïley)

- Annick est triste parce que tout le monde a oublié tous ses anniversaires ! (Jules)

- Annick est triste parce que quelqu’un lui a dit quelque chose de méchant. (Thibault) 

- Annick est triste parce qu’elle se sent seule. Elle avait besoin d’un amoureux pour la réconforter. (Florian)

- Annick est triste car elle a besoin de dire à quelqu’un qu’elle est amoureuse de Vincent. Voilà, elle se sent mal de garder le secret. Mais, elle ne sait pas que Vincent l’aime bien aussi. En fait ils s’aiment beaucoup. Ce sont des amis qui sont devenus amoureux. (Hayden)


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dimanche 30 mai 2021

Prix des Lecteurs de Théâtre du Cher

Grand bonheur que de m'être rendu dans le département du Cher, à l'invitation de la Ligue de l'Enseignement du département, pour rencontrer les élèves de 8 à 13 ans, dans les écoles et collèges de Bourges, Dun-sur-Auron, Morogues et Venesmes. Ils ont lu cette année, avec leur enseignant.e, plusieurs pièces, dont Au Jour naissant, dans le cadre du Prix des Lecteurs de Théâtre.

Le projet d'année : il s'agit de faire découvrir, de faciliter, d'accompagner, la lecture du texte de théâtre contemporain pour les jeunes générations.

Les rencontres furent enrichissantes : les jeunes avaient préparé parfois des lectures de leur extrait favori du livre, qu'ils ont lu par petits groupes ou par binômes. Ils avaient également préparé des questions autour de la genèse de la pièce, sur les personnages, les lieux, les sources d'inspiration, l'écriture...

Pour certaines classes, la créativité a été jusqu'à proposer un petit spectacle : les collégiens s'étaient disposés en cercle autour d'une chaise pivotante sur laquelle j'étais assis, et donnaient à entendre des bribes du livre : un mot, une phrase, une expression qui les avaient marqués...

Moi, au centre, tournant autour de mon axe, j'avais l'impression d'être en train d'écrire la pièce, avec mes personnages autour de moi qui me soufflaient leurs répliques !

Des dessins, aussi, pour illustrer le livre... Des listes de titres possibles, des portraits chinois, d'autres textes de 4ème de couverture, une suite de l'histoire pourquoi pas... Le livre a été une porte d'entrée qui a ouvert sur plein d'idées.

Il y eut aussi de très beaux abécédaires, des projections de photos, car Au Jour naissant interroge le monde et est l'occasion de se renseigner sur l'actualité, à la manière d'un journaliste... On a aussi entendu un magnifique chant Afar...

Bref, ce furent de belles découvertes. Merci à la Ligue de l'Enseignement du Cher, aux élèves, et à toutes les équipes pédagogiques impliquées dans ce projet !

> Le prix des lecteurs de Théâtre du Cher

> Un atelier dans un collège

> Au Jour naissant

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jeudi 27 mai 2021

On prend le large !

Déconfinement oblige, les lieux culturels rouvrent ! Merci à l'Atelier des Arts de m'accueillir à la Grange de Trumilly (Oise) pour une reprise du Jeune Homme Paul, d'après Paul Claudel. Les années de jeunesse du diplomate-écrivain, à hauteur des personnages de son oeuvre.

Retrouvons-nous le samedi 29 mai à 19h et le dimanche 30 mai à 15h. La Grange, 2 rue Oger le Danois, Trumilly. Durée 1 heure. Attention, jauge à 35%, donc réservation obligatoire : 

06 74 49 38 80 ou atelierdesarts.weebly.com

Tarifs : 15 euros, 12 euros.

DERNIERE MINUTE : COMPLET - COMPLET - COMPLET

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lundi 26 avril 2021

Signe des temps ?

Longtemps, les représentations théâtrales se sont tenues tous lustres allumés, ou encore en plein air (théâtre de tréteaux, par exemple) : tout le monde voyait tout le monde, et on se rendait au spectacle autant pour se montrer que pour voir.

Et puis le metteur en scène André Antoine (directeur du Théâtre Antoine, qui existe toujours à Paris) a inventé, au XIXème siècle, le concept de "quatrième mur" et a éteint les lumières côté salle : celle-ci était plongée dans le noir, et une vitre imaginaire séparait la scène du public. Les acteurs étaient isolés sous les projecteurs.

Ce quatrième mur a fait florès, même si au XXème siècle, le dramaturge Bertolt Brecht craint une réception trop confortable de la représentation par le spectateur, et en appelle à une certaine "distanciation", pour éviter toute manipulation du public. On lui rappelle régulièrement qu'il est au théâtre et qu'il ne doit pas prendre ce à quoi il assiste pour argent comptant.

Au XXIème siècle apparaît le théâtre dit "immersif" : cette fois, le quatrième mur est bel et bien aboli, acteurs et spectateurs partagent un espace commun, et il peut même y avoir une certaine interactivité. Sans doute les parcs à thème, les jeux vidéo avec oculus ont-ils ouvert la voie, ces dernières décennies. Pour en savoir plus sur cette forme de représentation > ici

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mercredi 31 mars 2021

Au purgatoire

Quatre livres qui sont sortis juste avant ou pendant le confinement, et qui en ont pâti en termes de visibilité, de diffusion, de distribution. D'une certaine manière, ils ont été eux aussi confinés, dans ce qu'on appelle parfois dans les bibliothèques "le purgatoire".

Pourquoi ? Les raisons sont multiples :

Salons du livre annulés, représentations de théâtre (pour les oeuvres dramatiques) reportées une fois, deux fois, avant d'être finalement annulées, séances de signature dans les librairies rendues impossibles, lectures publiques déprogrammées, rencontres et colloques égarés dans les méandres du distanciel...

A l'arrivée, quatre livres qui sont un peu "passés sous les radars", et sur lesquels je donne ici un petit coup de projecteur.

Les Murmures de Haute-Claire : un roman jeunesse illustré par Pierre-Yves Cézard, paru aux éditions du Sabot rouge, conseillé aux 9-14 ans. Comment un enfant ré-apprend à parler grâce à la forêt.

Contes botaniques : dix contes consacrés aux arbres (un arbre, un conte), pour tous publics, éditions d'ici et d'ailleurs. Du pin au hêtre pourpre, du tulipier de Virginie au pommier - en passant par le chêne et le tilleul, les arbres véhiculent nombre d'histoires mythologiques ou actuelles...

Tant que nos coeurs flamboient (Christophe Chomant Editeur) : un récit à la première personne qui raconte la résistance des femmes, de Louise Michel alors qu'elle est cantonnée en Nouvelle-Calédonie, jusqu'à une militante de gauche dans le Chili des années 70. Un monologue théâtral et/ou un récit. Tous publics

Veillée d'Armes : sur les plages de la mer du Nord, dans ces confins ballotés par les remous de l'Histoire, les enjeux migratoires font ressurgir des strates du passé... Editions Lansman, pour tous publics


Pour en savoir plus sur chacun de ces livres, il suffit de cliquer sur son titre ci-dessus

Tous ces livres peuvent être commandés en librairie, ou directement chez leur éditeur, via le site de ces derniers.

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mardi 23 mars 2021

... Pour devenir à nouveau une expérience de tous

"La poésie est-elle possible dans une société qui laisse envahir ses conduites, son enseignement, sa parole par les mots de la technologie, du commerce, ceux qui ne savent plus l'infini qui est intérieur à l'objet naturel et incitent donc à un autre infini, celui du rêve, à se déployer, mais bien pauvrement, parmi les stéréotypes publicitaires ? Ne va-t-elle pas être repoussée toujours plus vers le monde des marginaux, que l'on prive de responsabilités autant que de moyens d'existence ? On peut certes craindre pour l'avenir de la poésie quand les journaux nous donnent à douter chaque jour de, tout simplement, l'avenir de la vie humaine sur sa planète polluée.

Mais n'oublions pas non plus que la poésie obéit à un type de causalité très particulier, celui de la réaction. En chacun de ses grands moments dans l'histoire moderne, elle apparaît moins le reflet d'une situation de l'esprit, qu'une révolte à l'encontre de celle-ci. La poésie naît de sa propre carence. C'est là un fait qui justifie tout de même quelque espérance (...). Car si la carence devient extrême, peut-être la poésie débordera-t-elle ce lieu trop étroit où présentement elle se produit dans des oeuvres trop personnelles, trop peu nourries de la parole commune, et cela pour devenir à nouveau une expérience de tous".

Yves Bonnefoy, Entretiens sur la Poésie (1972-1990)

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vendredi 12 février 2021

Un atelier... et après ?

 Si je suis toujours heureux d'animer un atelier d'écriture en milieu scolaire, il m'apparaît important de placer l'atelier dans une perspective plus globale de rencontre avec un auteur d'une part, de ré-investissement et de valorisation des écrits d'autre part. Faire venir un écrivain dans une classe, ce n'est pas juste lui demander de fournir une prestation, entre un intervenant venu faire de la prévention sur la consommation de stupéfiants et un autre sur le harcèlement.

L'intérêt est toujours de proposer un parcours : séance de questions-réponses sur le métier d'écrivain, sur les métiers du livre, les métiers du théâtre, les genres littéraires, la spécificité de l'écriture théâtrale... Au fond, comment écrire ? pourquoi écrire ? pour qui ? quel est le lien entre lecture et écriture ? lectures d'extraits... Comment trouver, dans ce que j'ai écrit, des passages en résonance avec le thème de l'atelier d'écriture... 

Et en symétrique, à l'issue de l'atelier, voir comment lire à voix haute les textes écrits, aller les lire dans d'autres classes, ou à la médiathèque municipale... Trouver des transversalités fécondes, au sein de l'établissement, avec les arts plastiques, la musique... Affichages, enregistrements...

Bien sûr, cet "avant" et cet "après" additionnés à la séance ou aux séances d'écriture à proprement parler représentent un peu plus de temps, d'énergie, d'engagement et de budget que simplement commander un atelier d'écriture "sec". Mais c'est nettement plus riche. On va beaucoup plus loin.

Préparer les choses bien en amont (idéalement l'année précédente) peut également permettre de voir avec les tutelles comment faire rentrer la proposition dans un projet (PEPS, CREA, CDDC...). Pour ce qui est de la question du budget, que ce soit pour la rémunération ou l'éventuel achat de livres, je suis adhérent à la Maison des Ecrivains et de la Littérature, qui peut prendre en charge une partie des coûts > infos

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