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mardi 1 janvier 2013

Résidence ou résidence ?


Qu'est-ce qu'une "résidence d'écriture" ? En fait ce vocable peut regrouper plusieurs réalités :

Généralement, on est accueilli par une structure qui vous donne, sans contrepartie, un cadre propice à l'écriture. Ce fut le cas, me concernant, à Mariemont et à Vauvert, où je passai respectivement quatre et deux semaines. Il n'y a pas "d'obligation de résultat" dans la mesure où la résidence ne résulte d'aucune "commande d'écriture".

Parfois, la structure accueillante est l'occasion de se retrouver à plusieurs auteurs venant de différents horizons (géographiques et littéraires), et la convivialité ainsi que la confrontation des pratiques sont des éléments significatifs de la résidence - aussi le couvert est-il offert aux résidents en sus du gîte : ainsi au Château de Lavigny, en Suisse, qui permet, trois semaines durant, pendant l'été, à six auteurs venus des quatre coins du monde d'écrire en toute quiétude ; ainsi également de la Ledig House, dans l'Etat de New York - à une plus grande échelle, puisqu'elle réunit une vingtaine d'auteurs (maîtrise de l'anglais indispensable) ; élargissement des perspectives, échange des univers, le tout dans un écrin de nature propice à la concentration et, on peut l'espérer, à l'inspiration !


Il arrive que les résidences soient conditionnées à l'obtention d'une bourse : ainsi de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, ainsi de mon séjour en Silésie dans le cadre d'une bourse Villa Médicis Hors les Murs, ainsi de la résidence à Beaumont-sur-Oise effectuée grâce au Service Livre du Conseil Régional d'Ile-de-France, ou encore des quelques mois passés à Bellac avec le soutien du Centre National du Livre. Dans ces cas, il est généralement admis que l'aide financière apportée par l'organisme public ait pour contrepartie la mise à disposition de l'auteur, pour un quart de son temps environ, à un programme d'action artistique (ateliers d'écriture, lectures publiques, animations de concours littéraires ou de comités de lectures, rencontres-débats...).

Cette part d'action artistique, de médiation culturelle, peut même prendre plus d'importance et être le principe même de la résidence, comme ce fut le cas pour moi à Québec, et, en 2013, à Colombes.

On le voit, beaucoup de dispositifs différents sont rassemblés sous ce terme générique de "résidence" - à telle enseigne que l'auteur peut même, si le lieu qui l'accueille en résidence n'est pas loin de chez lui... n'y venir qu'en journée... et donc ne pas y résider !

Liens utiles :
> Centre National du Livre
> Maison des Ecrivains et de la Littérature
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mardi 12 juin 2012

Troisième période de résidence à Bellac

Troisième et dernière période de ma résidence d'écriture à Bellac et en Haut-Limousin, au printemps celle-ci, et qui est celle de l'écriture proprement dite, maintenant que les contacts sont pris (première période) et que les bases documentaires sont "à flot" (deuxième période).

Peu à peu se dessine une pièce à quatre personnages, L'Eclaircie, qui se nourrit des différentes visites que je continue de faire : Montrol-Sénard et sa "nostalgie rurale", Poitiers et son musée des Beaux-Arts, les monts de Blond où je retourne plusieurs fois, la vallée de la Creuse avec notamment Crozant et l'arboretum de la Sédelle, Villefavard, La Courcelle, Saint-Amand Magnazeix et Rancon où j'admire les lanternes des morts, Saint Léonard de Noblat, Peyrat le Chateau et son musée de la Résistance dédié à Georges Guingouin, Vassivière et les monts d'Ambazac... La Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges m'est un précieux apport documentaire grâce à son "fonds régional".

Mon approche du fantastique est certainement marqué par le "cool dating" autour du Palais des Rêves d'Ismaïl Kadare, mis en espace et en voix par Stéphane Aucante, et qui contribue à donner à ma pièce une touche politique. Giraudoux est également présent, d'une part parce qu'il m'arrive de prendre mes quartiers d'écriture dans sa maison natale (merci à la mairie de Bellac et à l'Académie Jean Giraudoux de m'en avoir permis l'accès), d'autre part parce qu'une lecture croisée y a pris place, faisant se rencontrer nos écritures. Des collectages continuent de se faire, grâce à l'entremise efficace du Théâtre du Cloître, avec Mme Dupré-Zakarian qui me partage sa passion des arbres et des forêts en Limousin, M. Fredonnet et M. Lenoble qui évoquent avec moi leurs souvenirs de la Libération, Mme Chabroux, incollable sur les ostensions, qu'elles soient du Dorat ou de Saint-Junien... A l'arrivée, L'Eclaircie, donc, une fantaisie dramatique, fortement imprégnée tout à la fois de l'Histoire locale et des contes et légendes du territoire, qui résonne avec quelques personnages et textes de Giraudoux (notamment Intermezzo, dont elle est une sorte de double inversé) et qui, à sa manière, peut être apparentée à la veine du théâtre fantastique.

Merci au Centre National du Livre, à la Maison des Ecrivains et de la Littérature, au Théâtre du Cloître, qui ont permis l'écriture de L'Eclaircie par le biais de cette résidence, ainsi qu'à tous les gens qui m'ont accueilli et donné de leur temps pour... m'éclairer.

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jeudi 31 mai 2012

A Bellac, croisant Jean Giraudoux...

Début juin, à la maison natale de Jean Giraudoux, rue Jean Jaurès à Bellac (Haute-Vienne), dans le cadre de ma résidence d'écriture au Théâtre du Cloître, je propose une lecture croisée de 4 extraits d'oeuvres de l'auteur limousin avec les miennes :
- Le Cantique des Cantiques avec Tobie, tout d'abord : même origine biblique des textes matriciels, même thématique (l'amour), même distribution de la geste amoureuse autour non pas d'un duo comme on pourrait s'y attendre, mais d'un trio de personnages ;
- Electre avec Une petite Orestie : même source, L'Orestie d'Eschyle. J'ai choisi, dans ces deux pièces adaptées du texte grec, la scène de retrouvailles entre Electre et Oreste ;
- Supplément au Voyage de Cook et Lisolo : on est, là, sur une situation de jeu commune dans les deux extraits choisis : un Blanc arrive en rivage inconnu, exotique, étranger ;
- Enfin, ma dernière pièce, écrite durant cette résidence (et dont le nom est dévoilé au public à l'occasion de cette lecture croisée : il s'agit de L'Eclaircie), avec Intermezzo, pièce avec laquelle elle entre en résonance, notamment par le lieu où les deux pièces prennent place (la ville de Bellac, les monts de Blond), et par l'évocation, dès leurs premières scènes respectives, de la mandragore.

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jeudi 17 mai 2012

Le Palais des Rêves

Mardi 29 mai 2012 à 19h15, au Théâtre du Cloître de Bellac, je participerai à une lecture mise en espace, par Stéphane Aucante, d'extraits du Palais des Rêves, le roman d'Ismaïl Kadaré qui a été choisi par le comité de lecture (parmi la quinzaine de romans fantastiques des vingtième et vingt-et-unième siècles proposée)*.

C'est une oeuvre qui m'a permis de mieux appréhender la thématique du fantastique, sur laquelle je travaille cette année, en comprenant que le fantastique n'est jamais aussi pertinent que lorsque, loin de se limiter à une imagerie et à un schéma narratif un peu convenus - soit qu'il penche du côté de la science-fiction, soit du côté de la nécromancie - il est au service d'un propos qui l'excède : métaphysique (et dans la liste des livres proposés à la lecture, je pense à des oeuvres comme L'Homme qui rétrécit, de Richard Matheson, au Compagnon secret de Joseph Konrad ou aux Cahiers de Malte-Laurids Brigge de Rainer-Maria Rilke) ou politique.

Dans le cas de Kadaré, bien sûr, c'est de politique qu'il est question, avec cette vision onirique et tragique de la bureaucratie (Kafka n'est pas loin) dont Kadaré, on le sait, a fait les frais sous l'ancien régime albanais, et dont le labyrinthe aux ressorts toujours plus irrationnels trouve dans ce palais où l'on trie les rêves de la nation une parabole d'une richesse et d'une justesse magnifiques.

C'est intéressant que Stéphane Aucante ait choisi le lieu même du théâtre pour proposer au public ce parcours dans l'oeuvre : un théâtre n'est-il pas, à sa manière, un "palais des rêves" ? Oui, mais dans un sens inverse que celui proposé par Kadaré : là où ce dernier fait jouer au Tabir Sarrail un rôle de confiscateur et de manipulateur paranoïaque des aspirations humaines, un lieu culturel comme un théâtre se veut au contraire un catalyseur, un dispensiateur, un solliciteur, un producteur de rêves...

J'ai revu par hasard, ces jours derniers, Le Miroir, d'Andrei Tarkovski : là aussi (comme dans beaucoup d'autres de ses films), le fantastique affleure : mais c'est toujours accordé à un propos métaphysique (la mystérieuse présence de la nature avec le vent dans les herbes et les arbres, l'eau, le feu...) ou politique (la crainte de l'héroïne d'avoir fait une coquille dans son article de journal et qui court à l'imprimerie pour vérifier ; les images de l'exil, avec les républicains espagnols...).

Kadaré et Tarkovski ont eu à lutter, l'essentiel de leur vie de créateurs, avec les régimes en place. Sans doute le fantastique était-il la brèche par où ils pouvaient feinter la censure pour réussir à s'exprimer quand même.

* dans le cadre d'un partenariat Théâtre de Cloître de Bellac / Bibliothèque intercommunale du Haut-Limousin

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dimanche 5 février 2012

Deuxième période de résidence à Bellac

Janvier, je pose les fondations de la recherche thématique liée à ma résidence : c'est Robert Harrison et son essai sur l'imaginaire occidental lié aux forêts qui en est la pierre d'angle, ainsi que l'excellente revue Otrante dédiée au fantastique, et ses différents numéros consacrés au théâtre d'une part, aux forêts d'autre part. Différents contes, légendes et "diableries" de Haute-Vienne viennent replacer ma recherche dans le contexte local. Je ne peux également faire l'économie, Limousin oblige, de Christian Signol et de son dernier best-seller, Au Coeur des Forêts.
Mon projet, on le sent, s'éloigne peu à peu des pierres et des sources pour aller plutôt chercher l'imaginaire lié aux arbres et aux bois... A suivre.

En attendant, j'ai apprécié de rencontrer M. Léonard, à Cussac, qui m'a parlé de l'histoire de la forêt limousine, de son exploitation actuelle, des différentes essences d'arbres... Rencontre à nouveau d'Annette Lebreaud qui rappelle les Monts de Blond et leurs légendes à mon bon souvenir, puis de Nicole Gauthier dont l'érudition concernant tant l'Histoire de la fin du Moyen-Age que les différentes versions de l'histoire de la Mandragore à Bussière-Boffy ne semble pas connaître de limites.


Lecture à la bibliothèque de Chateauponsac autour de scènes liées au thème de... la rencontre, justement, dans mon corpus de textes ; séance de dédicace autour de mes dernières publications à la librairie Page et Plume de Limoges.

Rencontres enthousiasmantes, dans le cadre de la programmation du Théâtre du Cloître, des conteurs Yannick Jaulin et Florence Férin.

Divers ateliers et animations enfin : au lycée Jean Giraudoux et à l'atelier-théâtre de la ville de Bellac autour d'Une Petite Orestie, au collège de Saint-Sulpice les Feuilles et au lycée professionnel du Dorat pour un atelier d'écriture, au collège Louis Jouvet et au lycée professionnel des métiers de Bellac autour de Chambre Noire, à l'association Accueil des Villes de France autour de Tobie, avec le club des lecteurs de la bibliothèque municipale, enfin, pour dégager un premier choix d'oeuvres fantastiques.

Mon séjour se termine avec la visite très impressionnante du village martyr d'Oradour-sur-Glane sous la neige, le 1er février. Prochain rendez-vous : avril, pour démarrer l'écriture de ma pièce.

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mardi 25 octobre 2011

Livres et vous... au fantastique

En collaboration avec le Théâtre du Cloître et la bibliothèque municipale de Bellac, nous avons sélectionné 15 titres d'oeuvres des XXème et XXIème siècles ayant un rapport avec le fantastique. Un comité de lecture se réunira de temps en temps jusqu'à choisir LE texte qui sera mis en espace au printemps.
Voici la sélection :
- Kafka sur le Rivage de Haruki Murakami
- Duma Key de Stephen King
- Les Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Maria Rilke
- Arlis des Forains de Mélanie Fazi
- L'Homme qui rétrécit de Richard Matheson
- Le Palais des Rêves d'Ismaïl Kadaré
- Le Maître et Marguerite de Mikhail Boulgakov
- Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley
- Le Compagnon secret de Joseph Conrad
- Le Livre des Illusions de Paul Auster
- Terrienne de Jean-Claude Mourlevat
- Porteurs d'âmes de Pierre Bordage
- Le Chevalier inexistant d'Italo Calvino
- L'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafon
- La Guerre des Mondes de H.-G. Wells

Ce sont ces 15 textes qui vont accompagner les soirées d'automne des lecteurs bellachons du comité, en attendant le rendez-vous de janvier qui fera un premier tri... Une démarche intéressante pour moi, puisque pénétrant peu à peu dans la notion de fantastique au théâtre dans le cadre de ma commande d'écriture, j'approcherai le genre "par la bande" du roman.

Le 2 février, un premier tri par le comité de lecture a défini une "short list" :

L'Homme qui rétrécit de Richard Matheson
Le Palais des Rêves d'Ismaïl Kadaré
Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley
Le Livre des Illusions de Paul Auster
L'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafon

Le 7 mars, enfin, le verdict tombe : and the winner is...
Le Palais des Rêves d'Ismaïl Kadaré !

Une approche scénique de ce très beau texte où se mêlent le politique et le fantastique sera proposée au Théâtre du Cloître de Bellac le 29 mai.

> article de presse sur le lancement du comité de lecture
> article de presse sur la représentation du 29 mai 2012
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jeudi 13 octobre 2011

Première période de résidence à Bellac

Le Théâtre du Cloître m'accueille en octobre pour une première période de résidence. L'occasion de visiter la ville et la région que j'avais déjà vues au printemps et en été, pavoisée cette fois aux couleurs de l'automne. Rencontre d'historiens spécialistes de l'histoire de la Basse-Marche, programme "L'Ami littéraire" avec des collégiens à Saint-Sulpice les Feuilles (Noces de Papier), des lycéens au Dorat (Chambre noire). Une présentation de romans fantastiques dans la Maison natale de Jean Giraudoux, à Bellac, avec Stéphane Aucante et Renaud Frugier, en prélude au comité de lecture "Livres et vous... au fantastique !" organisé par la bibliothèque de Bellac et le Théâtre du Cloître.

De la lecture de documents, des discussions, des visites, un projet qui s'affine peu à peu, même si durant cette première période je ne veux pas encore "fermer l'écriture": a priori, à ce stade du projet, "je prends tout" ; je fais l'éponge pour le moment. Je ratisse large, et il y a beaucoup de feuilles à ratisser : période gallo-romaine, Xème siècle, Guerre de Cent ans, début XXème, Libération... L'Histoire de Bellac et du Haut-Limousin fut et est riche en événements !

Très belle lecture au Château du Fraisse, à Nouic, pour finir, d'extraits de Carnets extimes, de Chambre à Air, de Tobie, d'Une petite Orestie, de Fasse le ciel que nous devenions des Enfants et de Un Loup pour l'Homme ?, par deux comédiennes formidables réunies pour ce "Cool Dating" : Nadine Béchade et Tamara Cauzot.

Qui dit début de l'automne dit premier rhume... Je n'aurai pas échappé à la règle et je dois annuler ma visite aux Francophonies à Limoges. Il faut dire que cette semaine, je fus un écrivain "SBF", sans bureau fixe, naviguant de lieu en lieu avec mon ordinateur dans le sac à dos. Un "écrivain voyageur", mais à l'échelle de la Haute-Vienne !

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