mardi 3 décembre 2013

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Josette... sans jamais avoir osé le demander

 Ca a été une grande joie pour moi quand Patrick Conan (metteur en scène, marionnettiste et directeur artistique de la compagnie Garin Trousseboeuf) m'a proposé d'écrire un texte qui ait pour sujet... Josette ! - ou plus exactement : les origines de Josette.

J'avais eu, lors de mes années passées au Théâtre Jeune Public de Strasbourg, un coup de coeur pour ces marionnettes de conception apparemment (!) assez simple, chez lesquelles pourtant le moindre mouvement de cou, le moindre regard, le moindre tassement de bassin, le moindre recul de plexus ou la moindre rotation de hanche semble amplifié, grossi comme à travers une loupe : un mélange de rusticité et de grande précision qui force l'admiration : dans le paysage de la marionnette contemporaine, elle met à l'honneur comme nulle autre le primat du signe comme langage (On pourra lire un article de Patrick Conan, sur cette marionnette, dans l'essai Provocations marionnettiques).

Voilà maintenant douze ans que la compagnie tourne avec des spectacles écrits pour cette marionnette dite "à sac" (le terme n'est pas tout à fait juste - disons plutôt : cette josette, sans majuscule !) : il était temps de lui rendre l'hommage qu'elle mérite. Après tout, douze ans, c'est l'âge de la profession de foi.

Eh bien c'est désormais chose faite avec ce spectacle Josette Forever !, conçu par Patrick Conan et Francis Debeyre, dans une scénographie de Patrick Smith, avec une musique de Vincent Rebillard. Et c'est aux comédiens-marionnettistes Jean-Marc Hervé et Patrick Conan himself qu'incombe la lourde tâche de dévoiler au public... les origines de Josette, mais aussi son avenir...

Si vous voulez tout savoir sur Josette, sa vie, son oeuvre : Josette Forever ! à voir en Loire-Atlantique fin 2013 et en Mayenne début 2014. Tournée en projet.

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dimanche 27 octobre 2013

Arbres conteurs


Paru en 2011 aux éditions Le Jardin d'Essai avec de très belles illustrations de Fabienne Delude, mon conte Il est interdit aux Poissons de grignoter les Pieds des Tortues déroule son histoire dans un jardin botanique (en l'occurence celui de Strasbourg).

Cette fois, c'est pour les arbres du domaine de Candé, en Indre-et-Loire, que j'ai écrit une vingtaine de contes pour petits et grands, dans le cadre d'un projet sonore piloté par Animaviva Productions.

Ces contes peuvent être téléchargés gratuitement sur Apple Store si vous avez le matériel ad hoc : il vous suffit de cliquer, depuis votre portable, votre tablette ou votre smartphone, sur ce lien et de vous laisser conduire.

Si vous êtes plutôt Android, cliquez sur ce lien. Last but not least, les applis sont aussi téléchargeables en version anglaise...

Vous pourrez ainsi écouter des platanes, des ifs, un tulipier de Virginie et autres tilleuls vous conter leur histoire... Pour chaque arbre : un conte tout public, un conte jeune public, une photo, et une fiche "bonus" proposée par la botaniste Françoise Lenoble. Un plan du domaine, récapitulant l'ensemble du parcours, vous permettra de vous diriger de conte en conte, une fois sur place.

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mardi 22 octobre 2013

En lisant (Juliet) en écrivant...

Cette note de Charles Juliet, datée du 4 décembre 1967 :

"Avant, la conscience était distance, regard froid. Elle rabougrissait la vie, en extirpait les racines. Maintenant tout est autre. Elle continue d'engranger, mais sans assécher, car elle est constamment éblouie, submergée. Je ne m'appartiens plus, ai perdu le contrôle de moi-même. Sentiment de n'avoir plus de centre. Happé. Emporté. Projeté dans l'immense.

Il est hors de doute que ceux qui nichent dans le moi pressentent, à certains moments privilégiés, les implications de l'état dont je parle ci-dessus, et je comprends qu'ils en soient effrayés.
Consentir à n'être rien, que cette flamme qui sera acheminée vers cela qu'on ne peut atteindre que par éclair, c'est ce seuil qu'il faut franchir. Une seule fois, accepter lucidement de disparaître, de n'avoir plus de moi, d'existence. Cette mort est le germe de la naissance. Mais pour qu'elle engendre le jaillissement, elle doit être de chaque seconde, car il lui faut continuer de réduire à néant ce moi mort résolument vivace.

Tout montre que hors ce combat pour gagner le rien, parvenir à cela en deçà, au-delà de quoi il n'est rien, rien n'a de sens"
Charles Juliet, Traversée de Nuit, Journal II 1965-1968, P.O.L

> + d'infos et feuilletage du livre
> article de presse sur C. Juliet
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samedi 24 août 2013

Ecrire au bord du plateau


En août, j'étais, avec la compagnie Le Troupeau dans le Crâne, en résidence de création à Senlis (60) : j'ai pu avancer sur l'écriture de Corps et Biens, un texte dont la metteure en scène Delphine Biard m'a passé commande il y a un an. Il s'est agi de "tester" le texte - d'écrire "au bord du plateau", à chaud, en prise direct avec la scène. En quoi cela consiste ?
- lectures "à la table" avec les comédiens (Lucille Brunet, Delphine Biard, Emilien Gobard et Sébastien Husson), approfondissement des personnages, des enjeux, des lignes de force proposées dans le texte et le sous-texte ;
- passages au plateau, scène par scène, avec les premiers matériaux scénographiques (Morgane Baux) et techniques (Sébastien Husson), premiers filages (bout à bout des scènes) ;
- accueil de regards extérieurs (Eglantine Rivière, Rossella Cecili), présentation publique d'une étape de travail devant des enfants et des adultes et discussion avec eux de ce qu'ils ont reçu ou pas, compris ou pas, etc... ;
- travail corporel enfin (mime, danse, contorsion, jonglage) - puisque comme le dit le titre du spectacle, le corps et ses langages sont au coeur du projet.

A l'issue de ces journées, pour le texte écrit, de "mise à l'épreuve" du plateau, j'en propose une nouvelle version... temporairement définitive (!). Une deuxième résidence est en effet prévue dès septembre à Plancoët (22), où le texte se confrontera cette fois davantage à la trame sonore et musicale du spectacle (Clément Ducol).

Le spectacle quant à lui sera créé en février prochain à Plancoët et en avril à Senlis : les premières représentations se joueront dans les deux lieux qui nous ont accompagnés dans ces étapes essentielles de maturation, de croissance... Le théâtre est un art vivant : on essaye une chose, une autre chose, on tâtonne, on se trompe, on expérimente, on creuse, on reprend... Bref : on travaille !

> résidence ultérieure en Bretagne
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mercredi 31 juillet 2013

L'appareil humain

En 2000 étaient sortis deux films majeurs : Yi Yi, du Taïwanais Edward Yang (Prix de la mise en scène à Cannes), et Magnolia, de l'Américain Paul Thomas Anderson (Ours d'or à Berlin). Tous deux brossaient, à travers une constellation très riche et construite de personnages, pas tant une histoire au sens d'une intrigue, qu'une vision de la vie.

Vision, y compris d'ailleurs au sens propre du terme, puisqu'entre le petit Yi Yi qui n'a de cesse de photographier la nuque des gens et les personnages de Magnolia dont le dénominateur commun est de graviter autour d'un jeu télévisé et de passer de part et d'autre du petit écran, c'est bien la question du regard qui est, dans ces deux films jumeaux, le point nodal. Films mosaïques qui s'inscrivent sur plusieurs générations, ils posent, chacun à sa façon, la question du destin individuel au sein d'une communauté. A la manière des figures à deviner dans le motif des kaléidoscopes, ils nous proposent de reconstituer une image qui fasse sens parmi les morceaux disparates d'un miroir éclaté.


Cette année, un film vient leur tenir compagnie, dans un registre tout à fait différent certes, mais travaillé par des questionnements analogues : il s'agit de La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino.

Tout le film suit le regard porté par son héros, Jep Gambardella, à la fois sur ses contemporains, sur sa propre histoire - et notamment sa jeunesse - et sur Rome - et les beautes qu'elle recele. De ce point de vue du héros-caméra, de ce certain regard, se détache peu à peu, de plus en plus précise au fur et à mesure que se déploie la spirale du film, une leçon de vie - on ne dira pas laquelle, mais il est évident qu'elle a à voir avec le roman qu'a publié Jep quelques décennies plus tôt, et qu'il avait intitulé L'Appareil humain - et avec la "grande beauté" évoquée par le titre.

Des films d'anthologie - puisque d'ontologie - aux images inoubliables, qui savent autant s'appuyer sur une direction d'acteurs impeccable que faire surgir le monde animal (grenouilles, girafe et flamants roses...), et donnent au cinéma ses lettres de noblesse : dire l'appareil humain dans sa confrontation au monde, aux autres et à lui-même, avec une caméra boîte-à-images.

Trois films qui n'oublient pas pour autant que le cinéma, comme le disait Godard, se "voit" aussi par les oreilles : de la fameuse séquence de la Sonate au Clair de Lune de Yi Yi aux cantates d'Arvo Pärt de La Grande Bellezza, en passant par le poignant Save me de Magnolia, les musiques ont leur mot à dire.

A voir d'urgence (pour le Sorrentino... encore quelques séances à Paris), ou à revoir pour les deux autres. Les trois bandes-annonces sont proposées dans les liens ci-dessous :

> bande annonce La Grande Bellezza
> bande annonce Yi Yi
> bande annonce Magnolia

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mercredi 24 juillet 2013

Trois haïkus sur le ginkgo


Après les pommes il y a deux ans, voici trois haïkus sur le ginkgo. Il s'agit d'un échantillon sur un parcours de vingt contes botaniques qui verra le jour d'ici un mois en Touraine - au domaine de Candé, au bord de l'Indre : + d'infos à l'automne !


Ginkgo
Qu'elles brillent dans le vent
Tes mille pièces d'or !

Pas d'autre bruit
Dans le tendre feuillage
Que la pluie d'été




Combien de fois, Ginkgo
As-tu entendu
Coasser les grenouilles ?


D'ici là, bon été à tou(te)s !

> écouter les contes
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jeudi 20 juin 2013

Une nouvelle Orestie

Quelques retours des élèves de 3ème du collège Edouard Vaillant de Gennevilliers (92) qui ont travaillé sur Une petite Orestie dans le cadre de l'opération A l'école des écrivains - des mots partagés, de la Maison des Ecrivains et de la Littérature :

Aadam : Cette activité m'a beaucoup aidé car elle m'a fait réfléchir. J'ai eu conscience que si on voulait vraiment réfléchir, on pouvait le faire. J'ai bien aimé la première et la dernière séance - j'aurais bien aimé qu'on joue une pièce de théâtre avec toute la classe. La deuxième séance ne m'a pas plu car elle était trop longue et j'arrivais pas tellement à réfléchir, mais la dernière demi-heure je l'ai beaucoup appréciée car j'arrivais à bien réfléchir donc j'ai fait un bon texte.

Olivier : J'ai bien aimé la troisième séance, car nous avons tous lu nos monologues. On a a tous participé à l'activité.

Hanaâ : j'ai bien aimé quand on a lu nos monologues. J'aurais préféré plus de séances pendant les autres cours. Créer un monologue d'un personnage de notre choix ou que l'on aurait inventé était très amusant. Et Laurent Contamin nous a expliqué son métier et aussi avec le monologue.

Kamil : J'ai bien aimé le fait qu'on soit libre sur notre rédaction.

Alicia : Cette expérience a été bien, on a appris plusieurs choses dans le monde écrivain. Toutes les questions que je me suis posée, j'en connais les réponses maintenant.

Kévin : J'ai bien aimé ces trois séances car j'ai appris plusieurs choses, faire un monologue... J'ai bien aimé l'idée de lire nos monologues dans l'ordre pour en faire un "nouveau livre".

Hamza : C'était une très bonne séance. J'ai beaucoup aimé l'imagination et l'investigation de l'auteur. Mais je trouve qu'on n'a pas eu le temps.

Lhoutty : J'ai aimé l'exercice d'expression écrite. J'ai trouvé difficile le fait de faire un monologue avec un personnage plus ou moins mort.

Yohann : J'ai aimé mon imagination, j'ai aimé les textes, et l'histoire qu'on a pu faire avec ces textes.

Amine : C'était bien car cela nous a permis de rater des heures de cours.

Justine : J'ai bien aimé les trois séances. C'aurait été bien de jouer les pièces. Peut-être à la prochaine. Au revoir.

Mehdi : Globalement c'était bien. J'ai bien aimé écrire un monologue. La pièce aurait été intéressante à jouer.

Ikrame : C'était une bonne expérience, j'ai bien aimé écrire mon monologue car j'aimais bien le personnage de la nourrice. Le fait de faire lire tous les monologues était une bonne idée car à la fin, notre "petite Orestie" est très bien. J'ai trouvé, lors de la deuxième séance, le temps un peu long, car j'avais déjà terminé mon monologue.

Marvin : Cela m'a apporté plus d'inspiration. Rencontrer cet écrivain a été une bonne expérience. Mais je n'ai pas aimé la troisième séance car on devait lire.

Kamel : Cette oeuvre m'a vraiment aidé à comprendre le travail des comédiens ; à travers les scènes de théâtre on est plongé dans une histoire qui nous fait rêver - et le travail difficile qui se cache derrière le théâtre.

Awatif : Cette expérience a été très intéressante pour moi ; j'ai préféré la séance où l'on a commencé à écrire nos monologues. On était tous très motivés à l'idée de créer par nous-mêmes nos textes. J'aurais préféré qu'il y ait une autre séance pour mettre en scène nos monologues, et être davantage dans le théâtre (jouer nos rôles etc.), pour bien ressentir les émotions des différents personnages.
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mercredi 1 mai 2013

Rencontre au lycée

lecture de Tobie
Le 30 avril, j'ai été invité au lycée Marie Curie de Strasbourg à rencontrer une classe de lycéens (1ère L), à l'instigation de M. Nejman, Mme Gallon Sauvage et M. Renaudot et avec le soutien de la Maison des Ecrivains et de la Littérature.

Veilleurs..., Alexia-Ena
Une rencontre où de belles surprises m'attendaient, puisque après le temps des questions-réponses (durant lequel j'ai pu apprécier la connaissance approfondie qu'avaient les élèves à la fois de mon parcours, de ma démarche artistique et de ma production littéraire), les jeunes ont choisi de me montrer des propositions de création qu'avait suscitées chez eux, individuellement ou par petits groupes, le contact avec telle ou telle de mes oeuvres :

C'est ainsi qu'il y eut, ce matin-là, au CDI du lycée :
- une performance musicale autour de Partage des Eaux, pour un lecteur et trois flûtistes avec une réflexion sur l'espace vraiment passionnante (le public était invité à fermer les yeux, à se laisser dérouter) et qui faisait écho aux mots même d'un des poèmes choisis ("C'est un lieu façonné par les sons, loin du monde...") ;
- des lectures intelligemment interprétées d'extraits de Tobie et d'Une petite Orestie ;
Noces de Papier
- une maquette originale inspirée par Noces de Papier à base de poupées tronquées, de papier journal, de papier s'imposant sur un décor relayant au second plan le train postal du premier acte de la pièce (une manière très concrète de donner à voir comment les personnages, au fur et à mesure de la pièce qu'ils passent de la lettre à la chair, prennent du relief) ;
Brèches, Rachel
- d'une proposition d'illustrations enfin, que ce soit pour l'une des nouvelles de Brèches (Sur lui qu'un souffle passe - un grand bravo pour le regard sensible et généreux de Rachel Lhuissier) ou pour Les Veilleurs de Jour (notamment une vision très singulière, parce que "en contre-champ", de la grotte de la Goule-aux-Fées, proposée par Alexia-Ena, ou encore un bateau de pirate prenant le large vers un soleil énorme)...

Un grand merci à tous pour cette réciprocité dans la créativité, qui nous a permis d'expérimenter que la création peut (et doit !) susciter elle-même de la création, dans une dynamique de cercle vertueux.
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lundi 15 avril 2013

Le Rendez-vous de Tulle

"On s'était dit rendez-vous dans 20 ans..." On connaît la chanson.

Il y a une vingtaine d'années, je me hasardais à monter sur les planches avec une bande d'amis, nous étions alors lycéens ou étudiants, nous montions une ou deux pièces par an, dans notre lycée ou ex-lycée commun - puis dans des petites salles parisiennes de fortune.

Depuis, chacun a suivi sa route, le plus souvent dans d'autres directions que le théâtre. Et puis vingt ans plus tard a surgi la question : "Et si...?" "Et si on remontait sur scène ?" "Qui est partant ?" etc...

Les partants se sont comptés (Mathieu Couzinié-Maguelon, Anne-Laure et Jean-Baptiste Destremau, Patrice Elie-dit-Cosaque, Claire Guéron, Fabienne Le Moal, Frédéric Scharre, Delphine Simon, Frédéric Vergnaud), et j'ai écrit Le Rendez-vous de Tulle, une franche comédie, qui sera créée par cette fameuse équipe, donc, la Troupe de l'Alouette, le 18 avril à 20h45 au théâtre Le Passage vers les Etoiles, 17 cité Joly, Paris 11ème : toutes les infos dans les visuels ci-contre (résa : frederic.vergnaud (at) orange.fr).

Et pour celles et ceux qui souhaiteraient lire la pièce, elle est publiée aux éditions Librairie Théâtrale et peut être commandée en librairie ou par correspondance > + d'infos

> un autre article sur le sujet
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samedi 16 mars 2013

Rencontres en médiathèques

Deux samedis de février, j'ai été invité par des médiathèques d'Ile-de-France, et à chaque fois la rencontre avec le public a été l'un des volets de journées riches en expériences :

A Villepinte (93), invité par la Compagnie Issue de Secours et la Médiathèque, j'ai pu assister, le matin, dans la bibliothèque de la Maison d'Arrêt de Seine Saint-Denis, à une lecture publique d'extraits de ma pièce Sweet Summer Sweat, suivie d'une discussion avec les résidents. Après un déjeuner convivial à la Ferme Godier, direction la Médiathèque de Villepinte où j'avais proposé à la danseuse Yumi Fujitami et au réalisateur Namir Abdel Messeeh de me rejoindre. Ils m'ont fait l'honneur et la joie d'accepter l'invitation.
En effet, on m'avait demandé de présenter au public deux artistes qui m'avaient marqué récemment, sans être de ma discipline artistique : il me semblait que dans les "à-côté" de l'écriture, il y avait pour moi l'image d'une part (et le film de Namir Abdel Messeeh fut l'un de mes coups de coeur de 2012 - avis aux amateurs : le DVD est sorti), le langage du corps d'autre part : joie de retrouver Yumi, danseuse et chorégraphe qui avait apporté son talent sur la mise en scène d'Hérodiade aux Ulis et qui nous a fait mieux connaître l'univers du butô.
L'occasion aussi de voir confirmée mon intuition que nous avions tous les trois, chacun dans son langage, des approches, des motivations, des motifs qui se faisaient écho. Faut qu'on se revoie !

Le 23 à Colombes (92), la médiathèque m'avait proposé, dans le cadre de ma résidence en cours, de participer à un "Club du Livre" : une belle rencontre avec le public, là aussi, qui fut ponctuée de projections d'extraits vidéos de quelques-uns de mes spectacles, de questions amenées par les médiathécaires ou le public... On a écouté des bouts de pièces radiophoniques, on a beaucoup parlé de théâtre, à la fois écriture et représentation, en prémice à la représentation de Tobie, le soir même.

Public averti ou non, dans ces lieux de culture que sont les médiathèques, mais toujours public curieux, ouvert, questionnant ; désireux d'en savoir plus, de connaître mieux, de découvrir toujours davantage les formes renouvelées et singulières que peut prendre l'interrogation de l'homme sur son rapport au monde.
> diaporama de la rencontre à Villepinte
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dimanche 10 février 2013

Ecrire (sur) la marionnette


Retour sur quelques-uns de mes articles ou essais relatifs à la marionnette ou au théâtre d'objets :

- Le catalogue de l'exposition Marionnettes d'Artistes organisée en 2004 par l'Institut International de la Marionnette au Musée de l'Ardenne de Charleville-Mézières pose la question des rapports artistes plasticiens / marionnettistes depuis Alfred Jarry et Pierre Bonnard jusqu'à Gilbert Meyer et Daniel Depoutot, en passant par quelques tandems incontournables (Enrico Baj et Massimo Schuster, François Lazaro et Francis Marshall...) > + d'infos. A commander directement à l'IIM. Traduction allemande pour le magazine double

- (Pro)vocations marionnettiques, co-écrit avec Sabine Moisi, au Théâtre Jeune Public de Strasbourg, donne la parole à quelques marionnettistes qui s'expriment sur leur pratique : Grégoire Callies, Patrick Conan, Alice Laloy, Neville Tranter... > + d'infos

- Détruire, dit-elle, la marionnette, est un texte publié dans le cadre du recueil Partitions chez Lansman, qui interroge les rapports d'amour-haine entre écriture textuelle et écriture marionnettique, entre parole théâtrale et partition de signes > + d'infos

- Enfin, Merveilleuse Marionnette ?, paru dans le magazine Manip, observe dans quelle mesure le champ du merveilleux peut être investi par la figure marionnettique > + d'infos (article téléchargeable)

mardi 1 janvier 2013

Résidence ou résidence ?


Qu'est-ce qu'une "résidence d'écriture" ? En fait ce vocable peut regrouper plusieurs réalités :

Généralement, on est accueilli par une structure qui vous donne, sans contrepartie, un cadre propice à l'écriture. Ce fut le cas, me concernant, à Mariemont et à Vauvert, où je passai respectivement quatre et deux semaines. Il n'y a pas "d'obligation de résultat" dans la mesure où la résidence ne résulte d'aucune "commande d'écriture".

Parfois, la structure accueillante est l'occasion de se retrouver à plusieurs auteurs venant de différents horizons (géographiques et littéraires), et la convivialité ainsi que la confrontation des pratiques sont des éléments significatifs de la résidence - aussi le couvert est-il offert aux résidents en sus du gîte : ainsi au Château de Lavigny, en Suisse, qui permet, trois semaines durant, pendant l'été, à six auteurs venus des quatre coins du monde d'écrire en toute quiétude ; ainsi également de la Ledig House, dans l'Etat de New York - à une plus grande échelle, puisqu'elle réunit une vingtaine d'auteurs (maîtrise de l'anglais indispensable) ; élargissement des perspectives, échange des univers, le tout dans un écrin de nature propice à la concentration et, on peut l'espérer, à l'inspiration !


Il arrive que les résidences soient conditionnées à l'obtention d'une bourse : ainsi de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, ainsi de mon séjour en Silésie dans le cadre d'une bourse Villa Médicis Hors les Murs, ainsi de la résidence à Beaumont-sur-Oise effectuée grâce au Service Livre du Conseil Régional d'Ile-de-France, ou encore des quelques mois passés à Bellac avec le soutien du Centre National du Livre. Dans ces cas, il est généralement admis que l'aide financière apportée par l'organisme public ait pour contrepartie la mise à disposition de l'auteur, pour un quart de son temps environ, à un programme d'action artistique (ateliers d'écriture, lectures publiques, animations de concours littéraires ou de comités de lectures, rencontres-débats...).

Cette part d'action artistique, de médiation culturelle, peut même prendre plus d'importance et être le principe même de la résidence, comme ce fut le cas pour moi à Québec, et, en 2013, à Colombes.

On le voit, beaucoup de dispositifs différents sont rassemblés sous ce terme générique de "résidence" - à telle enseigne que l'auteur peut même, si le lieu qui l'accueille en résidence n'est pas loin de chez lui... n'y venir qu'en journée... et donc ne pas y résider !

Liens utiles :
> Centre National du Livre
> Maison des Ecrivains et de la Littérature
> une résidence idéale ?
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dimanche 18 novembre 2012

Trois f(r)ictions

Trois long-métrages sortis en 2011 et 2012 sont, sous des apparences de "petits films" (lire : films à petits budgets), des fictions sans nul doute importantes, en cela qu'elles sont à la fois témoins de leur époque, qu'elles portent un regard affûté sur le monde et la modernité, et qu'elles le font avec gravité et légèreté, rigueur et liberté. Ces films qui marchent avec autant de bonheur sur la ligne de crête de l'oxymore méritent d'être vus, s'ils passent encore en salle ou sur le petit écran, ou revus, pour peu qu'on puisse les trouver en DVD. Il s'agit de : Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine ; La Vierge, les Coptes et Moi de Namir Abdel Messeeh ; et In another Country de Hong Sang-Soo.

Quelques points communs à ces films :
- une quête : le film est bâti autour de la recherche, par leur héros ou leur héroïne, d'un objet aussi primordial que dérisoire (un phare pour le personnage d'Isabelle Huppert dans In another Country, des témoins ayant vus une apparition de la Vierge pour le film de de Namir Abdel Messeeh et... des relevés de points retraite pour Serge, le personnage incarné par Gérard Depardieu dans Mammuth) ;
- des obstacles : ces quêtes respectives se heurtent à un certain nombre de difficultés, qui font le piment du film en nous donnant à visiter une galerie de personnages hauts en couleurs : les témoignages, en Egypte, ne concordent pas tous quant aux apparitions, les anciens employeurs de Serge sont morts ou de mauvaise volonté pour retrouver les fiches de paye, le personnage d'Isabelle Huppert se laisse dévier de sa quête par un maître nageur qui semble préférer lui faire visiter sa tente plutôt que le phare ;
- une distance : il y a toujours un lieu lointain qui intervient en adjuvant ou en opposant à la quête du personnage principal : dans le cas des films de Hong Sang-Soo et Namir Abdel Messeeh, il s'agit du réalisateur qui retarde son arrivée de Séoul pour le premier, du producteur parisien qui veut éviter les dépassements de budget pour le second. Les discussions téléphoniques sont autant de bâtons dans les roues, d'obstacles supplémentaires à la quête des héros. Dans Mammuth, la discussion téléphonique entre Serge et Cathy est assez minimaliste, et tendra carrément vers le zéro absolu quand Serge se fera dépouiller de son portable.
- une étrangeté : le personnage est à la fois familier et étranger au monde dans lequel prend corps sa quête : si Isabelle Huppert est vraiment l'Etrangère (le titre du film sud-coréen semble mettre la priorité sur l'altérité des cultures ; les incompréhensions linguistiques sont l'un des ressorts dramatico-comiques du film),  le cinéaste incarné dans son propre film par Namir Abdel Messeeh est à la fois d'ici et d'ailleurs. Quant à Mammuth, il tendrait à montrer que ce ne sont pas les protagonistes qui ont changé... mais le monde qui leur est devenu étrange (ou étranger).
- un décloisonnement : les clivages traditionnels du genre "long-métrage" s'estompent : entre documentaire et fiction, entre acteurs professionnels et acteurs amateurs, entre tresse narrative et "film à sketches", les réalisateurs ont eu à coeur de redistribuer les cartes, apportant une fraîcheur et une fantaisie bienvenues.

On pourrait s'amuser à trouver d'autres points communs : références au cinéma, présence du vedettariat, cinéma dans le cinéma, rôle de la famille, de la religion, cadrage et apparition... Il apparaît que ces multiples lignes de force permettent à ces trois fictions qui, toutes, se situent dans des pays où la Grande Histoire bat du tambour ("printemps arabe" pour  La Vierge, les Coptes et Moi, partition des deux Corée et menace nord-coréenne pour In another Country, crise économique européenne pour Mammuth), d'apporter un autre regard, une musique neuve, qui mine de rien, par la marge, en disent aussi long (voire plus) que n'importe quel reportage sur le sujet, avec les armes oh combien subversives de la fantaisie, de l'humour, de l'absurde : autant de frictions dans une production cinématographique internationale de plus en plus formatée, lisse et convenue. On n'oubliera pas de sitôt ni la silhouette hallucinée de Gérard Depardieu en Belle des Champs pétaradante, ni Isabelle Huppert bêlant sur une digue du bout du monde pour tenter de communiquer avec un couple de chèvres, ni le regard désemparé de Namir Abdel Messeeh, en Emmanuel Mouret au pays de Chahine.

vendredi 12 octobre 2012

Sur la voie verte, le long de la Meuse


Un projet de la compagnie champenoise Le Facteur Théâtre, initié par Didier Lelong : des auteurs écrivent sur l'ancien chemin de halage qui relie Charleville à Givet, dans les Ardennes... Premiers pas sur la voie verte, du 1er au 5 octobre 2012, en compagnie de Natacha de Pontcharra, Emmanuel Schaeffer et Alberto Lombardo.
Premières découvertes, premiers tâtonnements d'écriture...

Prochain rendez-vous : lecture d'extraits lors de la manifestation L'Ete en Automne, le 1er décembre 2012... Puis l'écriture progressive et collective, saison après saison, d'une pièce pour un spectacle qui se jouera le long de la Meuse.

Premier jour, premières lignes d'un premier texte :
"Si vous passez sur la voie verte, à l’endroit où nous étions hier, entre Nouzonville et Joigny (mais passe-t-on deux fois au même endroit, sur ces berges ? Se baigne-t-on deux fois dans le même fleuve ?), pourriez-vous regarder si vous ne trouvez pas, au sol ou sur un banc, le carnet sur lequel j’avais pris quelques notes, et que je ne retrouve plus ?


Un petit carnet blanc, si petit qu’il tomba de ma poche sans que je m’en rendisse compte, si léger que je ne l’entendis pas tomber, si discret que je doute que vous le trouviez (trouvassiez ?), entre deux roseaux, derrière une borne ou une barrière, perdu déjà dans l’entrelacs des rives.

Ce que j’avais noté sur mon carnet, tenter de m’en souvenir. Il me revient des mots, des expressions, liste à la manière d’un pense-bête :
Promo de la semaine : cyclamen extra, amaryllis en pot. (Devanture de fleuriste à Nouzonville). Ce sont d’abord les mots des panneaux, des pancartes, que j’ai notés, les mots écrits dans le paysage, ainsi ceux de l’usine « Bertin Mandal », et en-dessous quelques caractères à demi effacés qui formèrent, il y a long, le mot bateliers. Et sans doute aurais-je dû commencer par le mot de Malheur qui me revient maintenant, aperçu sur un set de table au café de la gare, ce matin, entre les tasses et les sous-bocks, marque de bière à ce qu’a dit la patronne, et ces mots qui résonnèrent un instant dans ma tête : «Patronne : une Malheur !», tandis qu’au comptoir, ça écluse.

Plus loin : Manœuvres interdites en l’absence d’homme-trafic. Dans Nouzonville, toujours.

Homme-trafic, ça me plaît bien, on imagine un éclusier, peut-être en verrons-nous un le long de la voie verte, à moins que ce ne soit nous, les hommes-trafic, c’est quoi le trafic, ici, trafic fluvial sur voie navigable, qu’est-ce qu’on trafique, à 5 kilomètres de la frontière (et le panneau Belgique entraperçu dans Gespunsart, tantôt, rare de voir écrit un pays à la manière d’une ville), ça trafique forcément, alors que le tabac, aujourd’hui justement, a encore augmenté d’une dizaine de pourcents".

(A suivre.../...). Lecture publique le samedi 1er décembre à 18h à la salle des fêtes de Gespunsart (08) dans le cadre de "L'Ete en Automne".


lundi 17 septembre 2012

Tobie par la compagnie La Marotte

Bande-annonce de Tobie, spectacle monté en mars 2012 par Sabine Pernette, assistée d'Arnaud Garnier, avec Francis Scuiller et Axel Bry. Compagnie La Marotte



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jeudi 23 août 2012

Une maison


La Maison de Mathieu Mercier, MAMCS

"De la maison, la voyant partagée par l’arête du toit, tu remarques au passage qu’elle n'a pas de gouttière. La partagent en son milieu - barre, biffure - le trait rouge et l’absence de-dite gouttière. La porte aussi : barrée en son milieu. La fenêtre également, verticalement - en son milieu toujours. Le calcul est vite fait : hauteur + profondeur sur racine carrée de largeur à la puissance epsilon égale le nombre d'or ou peu s'en faut.

Derrière la fenêtre, tu vois par transparence une autre fenêtre, qui donne sur un mur jaune. Tu vois aussi trois femmes nues par réflexion, une autre oeuvre du musée sans doute, réflexion du moderne sur le contemporain, et ça donnerait une sorte de vitrail cubiste ("Tache jaune avec trois Grâces" ?) : une maison rouge et jaune, fantaisiste, presque, une maison de vacances ; une maison rouge et or, comme la maison d’édition des livres d’enfance. Une résidence très secondaire.

Ton regard vole jusqu’à l’angle du garage, attiré par une tache de soleil qui caresse le crépi et semble avoir bougé. Le gardien te regarde, se lève, un homme te prend en photo, tu te demandes si ce ne serait pas Claude Lelouch, si ce n’est lui c’est donc son frère, arrête, reviens plutôt à la tache rouge du toit, aux tuiles rouges du pavillon : l’intimité d’un vélux capte ton regard, l’ombre profonde des combles exaspère ton attente, d’autres ombres, d’autres parties grisées dans les renfoncements des fenêtres, des portes, une ombre qui bouge avec le passage des nuages devant le soleil.

Ces arêtes, ces encadrements d’ouvertures, voilà que tu les suis ; quelqu'un a parlé d’ouvertures ? Il n’y a pas de poignées aux portes. Ici, on n’entre pas. Le pas de porte est un peu surélevé, tu passerais la porte tu pourrais trébucher, mais nul risque, nulle chance : personne n’entrera. Que te faudra-t-il faire ? Casser le vitrail d’un coup d’épaules, faire le tour de la pagode pour te perdre dans l’immensité jaune d'oeuf, attendre devant la porte, trempé par une pluie espérée, pluie que nulle gouttière n’arrêtera, tombant comme un rideau du faîte jusqu’au seuil où tu te tiens, toi ou le gardien c'est du pareil au même, dévalant entre les tuiles - arrête.

Le photographe est passé derrière la maison, il a annulé la vérité du vitrail le temps de sa traversée dans l’image : voilà que la fenêtre n’est plus un vitrail, que le pavillon n’est pas une église, que les proportions n’ont jamais rien eu à voir avec le nombre d’or. La maison est une maison close, y vivent trois Grâces modernes et éphémères derrière le vélux d'une banlieue ordinaire. « Le pavillon dort », dit Claude Lelouch en fermant les volets : c'est décidé, tu restes."

Laurent Contamin, texte écrit en regard de La Maison, de Mathieu Mercier : atelier d'écriture au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg

mercredi 27 juin 2012

La Tribu du Sujet

Retour d'Agamemnon, Cassandra au fond.
(c) François Louchet
La Tribu du Sujet a proposé cette saison Une petite Orestie, joué par des jeunes du collège Alphonse Allais de Honfleur, sous la direction de Lorena Felei, Marion Bouquinet et Stéphanie Fagour.
Toutes les photos sont signées François Louchet :
Le choeur. (c) François Louchet

Le choeur. (c) François Louchet


Clytemnestre(s), Agamemnon, Electre. (c) François Louchet

Egisthe. (c) François Louchet
Meutre d'Agamemnon par Clytemnestre.
(c) François Louchet





















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mardi 12 juin 2012

Troisième période de résidence à Bellac

Troisième et dernière période de ma résidence d'écriture à Bellac et en Haut-Limousin, au printemps celle-ci, et qui est celle de l'écriture proprement dite, maintenant que les contacts sont pris (première période) et que les bases documentaires sont "à flot" (deuxième période).

Peu à peu se dessine une pièce à quatre personnages, L'Eclaircie, qui se nourrit des différentes visites que je continue de faire : Montrol-Sénard et sa "nostalgie rurale", Poitiers et son musée des Beaux-Arts, les monts de Blond où je retourne plusieurs fois, la vallée de la Creuse avec notamment Crozant et l'arboretum de la Sédelle, Villefavard, La Courcelle, Saint-Amand Magnazeix et Rancon où j'admire les lanternes des morts, Saint Léonard de Noblat, Peyrat le Chateau et son musée de la Résistance dédié à Georges Guingouin, Vassivière et les monts d'Ambazac... La Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges m'est un précieux apport documentaire grâce à son "fonds régional".

Mon approche du fantastique est certainement marqué par le "cool dating" autour du Palais des Rêves d'Ismaïl Kadare, mis en espace et en voix par Stéphane Aucante, et qui contribue à donner à ma pièce une touche politique. Giraudoux est également présent, d'une part parce qu'il m'arrive de prendre mes quartiers d'écriture dans sa maison natale (merci à la mairie de Bellac et à l'Académie Jean Giraudoux de m'en avoir permis l'accès), d'autre part parce qu'une lecture croisée y a pris place, faisant se rencontrer nos écritures. Des collectages continuent de se faire, grâce à l'entremise efficace du Théâtre du Cloître, avec Mme Dupré-Zakarian qui me partage sa passion des arbres et des forêts en Limousin, M. Fredonnet et M. Lenoble qui évoquent avec moi leurs souvenirs de la Libération, Mme Chabroux, incollable sur les ostensions, qu'elles soient du Dorat ou de Saint-Junien... A l'arrivée, L'Eclaircie, donc, une fantaisie dramatique, fortement imprégnée tout à la fois de l'Histoire locale et des contes et légendes du territoire, qui résonne avec quelques personnages et textes de Giraudoux (notamment Intermezzo, dont elle est une sorte de double inversé) et qui, à sa manière, peut être apparentée à la veine du théâtre fantastique.

Merci au Centre National du Livre, à la Maison des Ecrivains et de la Littérature, au Théâtre du Cloître, qui ont permis l'écriture de L'Eclaircie par le biais de cette résidence, ainsi qu'à tous les gens qui m'ont accueilli et donné de leur temps pour... m'éclairer.

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